Que celui qui ne connut pas l'amour passe doucement son chemin.
Car c'est d'amour qu'il s'agit, de tendresse et d'étreintes.

Attention, les textes qui suivent peuvent être vus comme pornographiques ou… graphiques tout court. Poursuivez uniquement si vous êtes à l'aise avec ce genre de thématiques. Les poèmes contenant du contenu à caractère pornographique seront marqués de ce symbole :


Non, je ne suis pas un obsédé du sexe, un nymphomane, un pervers ou quoi que ce soit, loin de là. Mon intérêt pour la chose reste dans les confins de l'écriture. Ce qui m'importe, c'est de représenter les amours dans toute leur violence, en toute crudité et sans filtre. Ce qui m'importe c'est de rendre le mot "bite" poétique.

Si le sujet de l'homosexualité vous dérange (et que vous êtes tout de même resté-e-s sur la page d'un homosexuel) je vous demanderais de quitter cette dernière.
Bonne continuation. ;)

LA MARINIÈRE

Prenant entre ses dents mon fruit honteux,
En son sein, il glisse ma langue dans ses creux,
Dans sa bouche, son fondement, dans son cul,
Il prend ma langue, ma bite, mon râle cru.
Je m'offre, et lui me donne corps et âme,
Ce sont des prières d'amour qu'il déclame.
Amoureux, ses ongles griffent mon flanc
Faisant bouillir et mon sperme et mon sang.
Il a la tête de ces dieux grecs
Et la bite de leurs blanches statues.
Il a la douceur, la langueur, beau mec,
Et d'un regard, ô mon cœur, il me tue.
Et, lorsqu'il me prend tendrement en bouche
Je respire l'amour et la mort qui touche
Mes parties, éprises d'un liquide odieux.
Adorable, malaxe, embrasse ma queue.
Je le chéris, lui qui baise mon chibre,
Chéris lui et son auguste calibre.
J'embrasse sa douce langue câline
Dans une si intime danse maline.
Son doux, sensible parfum qui caresse
Mes narines comme je caresse ses joues,
Rappelle la douceur des mains qui fessent
Mon cul, son gémissement dans mon cou.
Dieu, je le veux, et mon envie frétille,
Le savant en mon innocence qu'il pille.
Toi, mon amour, mon amour, ton poison
Lumineux se libère quand tu jouis,
Sur les coutures de ton pantalon
Et mes couilles qui t'admirent tant, oui…
Ta marinière, à moitié enlevée,
Sèche mes larmes et mes amours passés.

La mort amoureuse te laissera
Du répit, pour un sommeil dans mes bras.
Caresse mon épaule tatouée,
Et je m'enfouirai dans ton torse flou,
Ton torse parfait, tant par moi aimé.
Ta bouche, ta voix, ton visage doux
Me hanteront bien après, mon amour,
Bien après ta perte, toi qui m'es sourd.
Mais, aujourd'hui, pousse-moi dans ton lit,
Embrasse-moi, sors de ma gorge le cri,
Fais-moi t'aimer, affolé, admirable,
Fais-moi t'aimer avant que tu ne câbles.
Quel est celui qui, terrible, tua ?
Qui, quel est celui qui t'assassina ?
Je lui trancherai la gorge et jouirai
Dans son sang, ciel, avec autant de haine
Qu'il eut en te voyant, homme taré.
Je continuerai d'aimer avec peine,
Gardant la marinière que tu laissas
Tâchée de ton sang encore frais,
Jouant avec tes cheveux, toi, moi, là,
Ne claque pas maintenant, par pitié.

Mon amour, laisse-moi me rappeler
Des soirs où, moitié nu, tu me baisais.
Non, je ne veux pas avoir, dans ma tête,
Avoir l'image de ta bouche en miettes.
Je veux te voir toi, angelot aimant,
Et de nouveau la douceur de l'amant.
Embrasse-moi, oh, une dernière fois
Embrasse encore mon amour qui croît.
Pour t'aimer, qu'enfin, je ne pleure plus
Pour que je caresse encore ton cul.

Ces poèmes sont des lettres d'amour aux morts, aux mourants, des lettres d'amour aux inconnus, aux souvenirs, au sexe (de la part d'un asexuel, c'est fort), à la tendresse des hommes... Des lettres d'amour à l'amour : Aimez.

AMOUR MALADE

Cette nuit, prenant contre moi
Son corps faible et déjà froid
Je pense à mon futur avec lui
Combien de temps avant qu'il ne fuit
"Je t'aime mon amour,
Ne pars pas", je lui supplie
Mais il reste sourd
Il reste sourd à mes envies.

Je ne veux plus de ton corps.
Je ne veux que t'aimer, toi,
Juste toi, et l'amour qui croît,
Et ton cou que je mords…
Aussi maigre soit-il,
Aussi malade sois-tu,
Je t'aime, je te désire,
On se veut d'un amour mutuel.

Aujourd'hui fut plus tranquille
J'ai, dans mes mains, pris ton cul,
Espérant ne jamais te voir partir
Et garder en tête ton corps frêle.

Tu posas sur moi tes yeux
Je fus pris de court,
Ils étaient déjà vitreux.
Reviens-moi, mon amour,
Je t'aime, reviens-moi
Je te désire, reviens-moi
Je t'adore, reviens-moi
Je suis tien, reviens-moi.

Mon amour, mon âme,
Tu réveilles mon cœur qui crame
Tout sur son passage, laissant parler
Mon désir, mes envies et mes souhaits.

L'idée enfin qui me parut :
Moi, debout, toi, couché,
Et jamais, je ne serais cru
Si je disais t'avoir aimé.


Et pourtant, te regardant
Toi, assoupi contre mes côtes
Saillantes, elles aussi, je ne mens
Pas, je sais que tu es mon amant
Et je t'aime, je t'aimerai
Pour toujours, voire l'éternité
Ta beauté dans mon esprit gravée
Et ta voix d'un timbre parfait.

Hommage à Jean-Luc Lagarce

Hommage à Jean Genet

LE REPOS

Je pense à ses os sous sa peau,
Je pense à son ventre si chaud.
- Pense à sa peau sous les tissus —
Sous les vêtements : il est nu.

Et sa bouche me parle encore
Mais je ne vois plus que son corps,
Ses tempes mouillées de sueur,
C'est bien lui, le corps du tueur.

Il s'endort au sein de mes bras,
J'espère qu'il y restera.
Tendrement, je le caresse.

Mes mains cherchent ses doux cheveux,
Ils sont perfection à mes yeux,
Et je le suis dans sa paresse.

L'HOMME MUTILÉ PREND SON PIED

L’homme mutilé prend son pied et je l’observe.          

                                                          Excitation à son…

…paroxysme…                                                               

                                                                    épiphanie…

Il marmonne des textes, ceux des intellectuels de son temps,                                                                           
qu'il ponctue du souffle infime et douloureux d'un homme infirme.                                                            
La tendresse de sa voix contre la violence de sa main.

Un léger filet de sang coule des cicatrices ouvertes par la pulsion de ses muscles.

Et il extirpe de sa bouche un souffle chaud et intime.
A-t-il mal ? La jouissance couvre-t-elle son agonie ?  
Sait-il seulement que je suis ici ? Mon voyeurisme est-il consenti ?                                                          
Qu'importe. L’onanisme littéraire que j'examine est une vision d'une jouissance adorable et terriblement attrayante, et je ne peux m'en détourner.                   

Attirance.                                                                      

Intrigue.                                                                        

Passion.                                                                       

Car cela est de passion qu'il s'agit.                         
Il hurle maintenant, son texte ne fait plus sens et il touche l’apothéose.                                                 

ET LE NAVIRE CHAVIRE :

J’ai rêvé longuement, me laissant amarré
À ses longs bras d’argent, sa douce frêle croupe.
Bien qu’odeur inédite, je me plais à sa coupe :
Je l’aime, je m’enivre, n’ose m’en séparer.

Je vacille et m’ébranle, un enfant égaré.
Amenant près de moi cette intruse chaloupe,
J’admire de mes doigts la tendresse de sa poupe.
Soudain, Hélios dévoile, discret, l’œil effaré…

Un vent m’anime alors et le navire tangue !
Je reconnais le poing, serré, et mords la langue :
Accident douloureux ! L’adorable amoureux
Hurle son âpre plainte, sa peine lancinante,
Quitte un pieu étranger, s’excuse à la charmante,
Ma mie importunée d’un amour trop heureux.

NOUR